Financement d’ArXiv : les lecteurs participent aussi

Actualités

Écrit par Agnès Magron

L’European Research Council (ERC) a annoncé la semaine dernière avoir rejoint les 170 autres institutions qui participent au financement d’ArXiv.

Depuis 2010 en effet, la Bibliothèque de l’université de Cornell, administrateur d’ArXiv,  a initié un programme de financement  pour alléger la charge financière que représente l’archive et  réduire sa dépendance à une seule institution. Ce programme vise à engager les 200 plus gros établissements utilisateurs, bibliothèques et laboratoires de recherche, à soutenir l’archive : le principe est celui d’une adhésion sur 5 ans avec cotisation annuelle. L’objectif est de collecter 300 000 $ par an.

Le montant de la cotisation est basé sur un classement annuel des établissements,  repérés par leurs noms de domaine, calculé en fonction du nombre d’articles téléchargés.

Le montant ainsi collecté vient compléter la subvention de 75 000 $ de la Bibliothèque de l’université de Cornell et la contribution de 50 000 $ de la Simons Foundation. Cette dernière ajoute 300 000 $ générés par les cotisations des membres.

Le CCSD  est l’interlocuteur français historique d’ArXiv et, à ce titre, il a été chargé de coordonner la participation  des institutions nationales au soutien d’ArXiv. Cette réponse coordonnée a permis à chacun des établissements participants de bénéficier d’une remise de 10%. La liste des institutions qui soutiennent l’archive au niveau international peut être consultée ici.

Cette diversification des sources de financement s’inscrit, selon la responsable d’ArXiv Oya Yildrim Rieger,  dans un plan plus global visant à la durabilité (ou soutenabilité) de l’archive, afin de s’assurer qu’elle répond à un ensemble de principes opérationnels, éditoriaux,  financiers et de gouvernance.

OpenAIRE s’engage dans une problématique semblable en ayant commandé en début d’année une étude destinée à fournir les éléments d’un modèle soutenable.

Les archives ouvertes sont portées, financées, gérées en majorité par des établissements dans une démarche de valorisation des recherches menées en leur sein : elles financent par cette voie la diffusion des publications. ArXiv consolide son modèle en élargissant ses sources de financement, mixant subventions de l’institution qui la gère, soutiens d’agences de financement et fondation, et participations des utilisateurs (un peu du modèle lecteur-payeur).

A l’heure où le modèle auteur-payeur de la voie dorée fait débat, on voit que les acteurs de la voie verte questionnent aussi leur modèle économique.