Renforcer la durabilité de la science ouverte : le premier bilan d’Episciences au sein de la famille SCOSS

Écrit par Delphine Crubellier

Une année après avoir intégré la famille SCOSS (Global Sustainability Coalition for Open Science Services), l’équipe d’Episciences dresse un premier bilan de la participation de la plateforme aux actions proposées par le réseau.

Renforcement de la visibilité internationale, participation active à une communauté de pratiques de l’écosystème de la science ouverte et consolidation des soutiens institutionnels sont les trois bénéfices que retire Episciences de son implication dans ce réseau international.

Visibilité auprès des financeurs internationaux

La coalition SCOSS réunit des organisations qui s’engagent pour soutenir le développement d’un écosystème libre et gratuit pour la science ouverte. Son conseil d’administration et son réseau incluent des consortia et institutions issus de toutes les régions du monde. Chaque année, elle ouvre un nouveau cycle de financement en sélectionnant jusqu’à quatre infrastructures, qu’elle accompagne dans la consolidation de leur base financière pendant trois ans, en favorisant la mise en relation avec les financeurs.

Dans ce cadre, un objectif de financement est fixé à chaque initiative selon ses besoins, et les financeurs peuvent y contribuer selon un barème fixé. Episciences fait partie de la 6e vague de financement, commencée en 2025, avec AJOL, Make Data Count et Sci Post.

Echanges de pratiques et renforcement de l’interopérabilité

Cette année a été rythmée par des réunions thématiques régulières organisées par SCOSS. Temps d’échange entre les quatre infrastructures du cycle de financement en cours et moments de mutualisation avec les dix-neuf initiatives qui sont soutenues par le programme depuis son lancement permettent de développer une communauté de pratiques, de vérifier l’alignement des valeurs défendues, et de favoriser les opportunités de collaboration entre les membres du réseau.

Le fonctionnement du modèle d’Episciences – overlay et Diamant –  implique des liens constitutifs avec d’autres infrastructures de l’écosystème de la science ouverte, et en particulier de la famille SCOSS. Ainsi, à titre d’exemples :

  • plus de la moitié de ses publications est hébergée sur arXiv ;
  • les revues sont répertoriées au DOAJ (Directory of Open Access Journals) ;
  • la plateforme utilise l’API d’OpenCitations pour récupérer les citations de ses publications ;
  • Episciences encourage les comités éditoriaux à publier les données des citations et les exporte sur Crossref ;
  • les auteurs sont incités à déclarer les logiciels associés à leurs publications via Software Heritage, avec qui Episciences partage les données concernant les publications qui font références à des logiciels archivés par leur service ;
  • la plateforme encourage à l’ajout des identifiants ROR (Research Organization Registry) aux publications pour compléter les métadonnées.
Soutien financier de 21 institutions et 5 consortia

La participation au cycle de financement de cette année permet de renforcer le pilier “soutien institutionnel” du modèle de financement que s’est donné Episciences. Le modèle Diamant, en permettant d’offrir un service de publication sans frais pour les auteurs ni pour les lecteurs, requiert en effet une diversification des soutiens à la plateforme et l’engagement des institutions envers les infrastructures. En réorientant une partie de leurs financements dédiés à la publication et à la diffusion scientifique, les établissements de recherche peuvent ainsi contribuer au maintien d’un bien collectif accessible à tous les chercheurs et toutes les chercheuses.

Lors de cette première année de levée de fonds, ce sont 22 établissements et 5 consortia qui ont soutenu Episciences, qui ont permis d’atteindre 20% de l’objectif financier ciblé pour les trois années de participation au cycle de SCOSS.

Etat d’avancée du programme de travail pendant les trois ans de financement

Les appuis financiers ont permis de renforcer l’équipe d’Episciences avec un poste de chargée de développement international de la plateforme, pour atteindre les objectifs annoncés dans la candidature. Voici un aperçu de l’avancée de chacun des points prévus au programme de ces trois années :

  • Améliorer la plateforme de publication et les services proposés aux communautés scientifiques :  de nouvelles fonctionnalités mises en ligne permettent notamment de créer facilement des liens entre publications et logiciels hébergés dans Software Heritage.
  • Accueillir de nouvelles revues et élargir la couverture thématique en s’ouvrant à de nouvelles disciplines : six revues ont déjà rejoint Episciences depuis le début de 2025.
  • Améliorer les outils de production, par exemple en proposant de nouveaux formats de publication : en l’état du financement, les ressources nécessaires au développement de ces outils ne peuvent pas être réunies. Cette piste de travail sera explorée dans les deux prochaines années sous réserve que les objectifs de financement puissent être atteints.
  • Prendre en charge de nouveaux entrepôts : la connexion avec ARCHE entrepôt du Austrian Center for Digital Humanities a été réalisée.
  • Contribuer à la promotion du modèle overlay et de la plateforme : l’équipe d’Episciences travaille sur la création d’un programme d’ambassadeurs, et a participé à plusieurs événements internationaux, via la présentation de posters ou la participation à des tables rondes, et présentation de la plateforme lors de trois webinaires internationaux avec des consortiums et associations de bibliothèques. Par exemple : the Open Repositories conference ou la final conference of the CRAFT OA project.

La sélection d’Episciences comme infrastructure essentielle par SCOSS vient confirmer son engagement vis-à-vis d’un écosystème de la science ouverte centré sur la communauté scientifique. L’objectif de financement d’Episciences dans ce cadre est fixé à 397 250 euros.

>> Comment soutenir la plateforme Episciences.

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