Episciences : une enquête pour mieux connaître nos utilisateurs

Écrit par CCSD

Le CCSD a accueilli pendant 6 mois Claire Dandieu dans le cadre de son master 2 Publication numérique à l’Enssib. Elle a travaillé plus particulièrement sur la plateforme Episciences : elle a notamment mené une enquête auprès des rédacteurs en chef des 11 revues actuellement hébergées de la plateforme afin d’identifier leurs usages et attentes.

L’enquête a été réalisée sous la forme d’un questionnaire et diffusé aux rédacteurs en chef des 11 revues actives sur Episciences en avril 2018.

Les résultats de l’enquête sont représentatifs de nos utilisateurs puisque nous avons réussi à obtenir au moins une réponse par revue. Les revues ont pour la plupart répondu rapidement, cette réactivité témoigne d’un réel investissement dans la plateforme et nous les remercions vivement pour leur participation.

Le questionnaire était composé de trois parties principales :

  • Une première partie où les revues étaient invités à évaluer par l’attribution d’une note (de « très insatisfait » à « très satisfait », de 1 à 5) leur appréciation des principales fonctionnalités de la plateforme. Un espace libre « commentaire » offrait la possibilité de justifier chaque réponse ;
  • Une deuxième partie dont le but était de comprendre de quelle manière les revues utilisent la plateforme. Les utilisateurs étaient alors interrogés sur des points précis de leurs usages d’Episciences ;
  • Une troisième partie sollicitait leur avis concernant des innovations ou fonctionnalités présentes dans l’environnement de l’édition numérique, mais non développées actuellement sur Episciences. L’objectif était d’obtenir des informations sur le positionnement et les dynamiques des revues.

Cette enquête fait l’état d’un retour utilisateur à un instant-donné. Les réponses obtenues et l’analyse qui suit sont donc susceptibles d’évoluer.

Évaluations des fonctionnalités et services

Globalement, les utilisateurs sont satisfaits de l’ensemble de l’offre. Les principales faiblesses énoncées sont la lourdeur du système, l’ergonomie de l’interface et l’articulation avec l’archive ouverte pour le processus de soumission.

Néanmoins, le support apporté par les équipes techniques en charge du projet permet de relever le niveau de satisfaction des comités éditoriaux. Malgré que plusieurs critiques aient relaté des retards de développements pendant les premières années du projet, la qualité du service d’accompagnement semble être aujourd’hui l’une des principales forces du projet.

Un état des lieux des usages

Soumission d’article

72,7% des éditeurs des revues préconisent à leurs auteurs d’utiliser une archive ouverte en particulier. Dans 75% des cas (soit 6 revues), HAL est l’archive la plus souvent préconisée. Le reste préconise arXiv.

Processus de relecture

Sur les 11 répondants, 9 affirment utiliser la plateforme pour effectuer leur activité de peer reviewing. Néanmoins, sur ces 9 utilisateurs, une personne nuance sa réponse par un « oui, mais pas à chaque fois » et deux autres semblent, d’après nos données, ne pas réellement utiliser la plateforme puisqu’une seule personne se charge des étapes de soumission et acceptation des articles. Il y aurait donc en réalité seulement 6 journaux sur 11 qui passeraient systématiquement par la plateforme pour le processus d’évaluation, ce qui ne représente que 54,5% des journaux. Les fonctionnalités d’évaluation par les pairs développées par Episciences sont donc sous-utilisées.

Mise en page

Nous constatons que la mise en page des textes est un maillon important de la chaîne éditoriale des revues présentes sur Episciences puisque 10 revues sur 11 affirment appliquer une feuille de style à leurs articles. Par ailleurs, cette charge de travail est largement partagée entre les équipes éditoriales et les auteurs (dans 72,7% des cas). Cela signifie qu’une fois le cycle d’évaluation terminé, des échanges de documents se font entre auteurs et membres de la revue en externe, puisque l’étape de typesetting n’est pas encore intégrée dans le workflow.

 

Gestion du workflow Episciences 

La majorité (63,6%) des responsables de revue considère que la plateforme ne propose pas toutes les fonctionnalités nécessaires à la vie de leur revue scientifique. Les répondants ont pris la peine de justifier leur réponse dans la question suivante.

Les explications sont diverses car on retrouve des demandes de nouvelles fonctionnalités, des réclamations de services éditoriaux supplémentaires ainsi que des critiques générales du workflow et de sa flexibilité par rapport aux modèles souhaités par les revues.

Prospective

Le but de cette dernière partie était de solliciter les réactions de nos utilisateurs face à de nouvelles fonctionnalités et usages pour leurs revues scientifiques. Dix nouveautés ont donc été présentées, voici les réponses des enquêtés :

D’après les données recueillies, les responsables de revues se sont montrés plutôt favorables aux propositions énoncées puisque les réponses étaient majoritairement positives.

Les deux innovations qui rencontrent le plus de succès sont :

  • L’attribution de DOIs : 10/11 répondants.
  • La publication des données ouvertes : 7/11 répondants.

Les deux innovations les moins souhaitées sont :

  • Le développement d’autres formats et l’enrichissement par les lecteurs : 5/11 répondants sont contre.

Enfin, les deux innovations pour lesquelles les enquêtés ont eu le plus de mal à se positionner sont :

  • Les fonctionnalités d’annotation par l’équipe éditoriale et l’intégration de fonctionnalités de mise en page dans le workflow : 6/11 répondants.

Cette enquête a permis de cerner un peu mieux les attentes des utilisateurs de la plateforme et de comprendre leurs usages. Ainsi, grâce au retour des utilisateurs, nous savons que certains points comme l’ergonomie, le processus de soumission ou l’intégration de phases de copy editing et typesetting sont à développer et améliorer. De même cela nous a permis de réaliser que les missions et l’offre d’Episciences nécessitaient d’être réaffirmées, notamment suite à l’observation de pratiques inadaptées d’Episciences.

Conclusion : les atouts d’Episciences

Cette enquête a permis de mettre en lumière les atouts d’Episciences :

  • Le modèle économique, considéré comme étant un modèle vertueux par les revues présentes sur Episciences ;
  • La publication des références des articles, volumes et sections sur un site web personnalisé ;
  • La possibilité pour les membres de comités éditoriaux d’effectuer leur activité d’évaluation de manière autonome, indépendamment des circuits éditoriaux traditionnels privés ;
  • Le service de support technique et d’accompagnement au quotidien dans l’utilisation de la plateforme.

 

Claire Dandieu