Publication en accès ouvert diamant : où se situe Episciences dans le paysage national ?

Écrit par CCSD

Dans le cadre de mon Master 2 “Publication numérique” à l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib), j’ai intégré l’équipe d’Episciences au CCSD, pendant un stage de mars à juillet 2023. Au cours de ce stage, j’ai mené une étude comparative sur les plateformes françaises d’édition et de publication scientifiques en accès ouvert diamant, toutes disciplines confondues, afin de situer l’offre de services proposée par Episciences en termes d’hébergement, d’accompagnement éditorial et de référencement des revues.

L’enquête a porté sur 18 plateformes : 11 pépinières de revues – ayant pour ambition de faire monter en qualité les revues accompagnées afin de pouvoir intégrer, selon leur souhait, des portails nationaux tels OpenEdition Journals – et 7 portails de diffusion qui hébergent de manière pérenne les revues. C’est dans cette seconde catégorie que s’inscrit Episciences, plateforme complète d’édition et de publication de revues de toutes disciplines, qui assure l’accompagnement technique et éditorial  des publications. Pour les identifier, je me suis notamment appuyée sur le réseau Repères, créé en 2018 dans un objectif de coopération et de mutualisation des ressources entre plateformes d’édition scientifique en accès ouvert diamant, dont font partie 16 des 18 plateformes ayant participé à l’étude. C’est pourquoi j’ai intégré la plateforme belge PoPuPs à mon enquête.

Carte 1 : répartition géographique des plateformes étudiées dans l’enquête

Le paysage de la publication scientifique en accès ouvert diamant que j’ai étudié se caractérise par son hétérogénéité, non seulement en termes d’ancienneté, mais également du point de vue du volume des revues accompagnées, ou encore de l’étendue de la gamme de services offerts. Proposer un modèle global de plateforme de diffusion s’avère complexe, chacune d’entre elles pouvant se distinguer par certaines spécificités : cela fait d’ailleurs partie des recommandations de l’Appel de Jussieu qui promeut le soutien à la bibliodiversité. Ce billet a pour objectif de souligner ce qui distingue plus particulièrement Episciences des autres plateformes de diffusion scientifique en accès ouvert diamant.

La plateforme Episciences, lancée en 2013, héberge à ce jour 26 revues, dont 25 ayant encore une activité de parution, ce qui en fait la plateforme portant le plus large nombre de revues actives de l’échantillon étudié, OpenEdition Journals excepté. Par ailleurs, là où la majorité des plateformes sont spécialisées dans l’accompagnement de revues en sciences humaines et sociales (SHS), Episciences accompagne tout autant des revues en SHS que des revues en sciences, techniques et médecine (STM). Comme certaines plateformes, Episciences accueille aussi des revues d’interface entre le monde de la recherche et le monde professionnel telle que Management & Organisations du Sport. La variété des revues accompagnées par Episciences réside également dans leur implantation géographique ; elle est l’une des seules plateformes françaises à offrir un accompagnement à la fois technique et éditorial aux revues créées à l’étranger. Elle compte à ce jour dans son catalogue des revues éditées sur tous les continents.

Carte 2 : répartition géographique des revues Episciences (septembre 2023)

 

Opérée par le CCSD et hébergée en France au CCIN2P3,  elle se distingue également par sa présence dans le catalogue de services EOSC (European Open Science Cloud) et d’ OpenAIRE, réalisée dans le cadre du projet OpenAIRE Nexus. La plateforme Episciences s’inscrit ainsi dans le soutien à l’ouverture de la science, conformément aux ambitions de l’Union Européenne, en offrant aux équipes des revues, comme aux chercheurs et chercheuses, une solution innovante pour diffuser des articles scientifiques.

En termes de solutions logicielles fournies aux équipes éditoriales, Episciences se démarque également en proposant à la fois un outil de gestion du workflow éditorial et un site web complet pour la publication : en effet, seuls le Centre Mersenne et NumeRev ont également mis en place des logiciels maison alliant ces deux fonctionnalités. La plateforme rend donc possible à la fois l’hébergement et la diffusion des revues sur un site internet qui leur est dédié, mais elle permet également l’organisation de l’ensemble du processus de relecture par les pairs et de validation des articles scientifiques proposés, facilitant ainsi le suivi des publications pour les équipes éditoriales des revues, mais aussi pour les auteur-ices et les relecteur-ices.

Mais c’est dans le choix de ces publications que réside la plus flagrante originalité de la plateforme Episciences. Seule plateforme française à fonctionner sur le modèle d’overlay journals, Episciences contribue ainsi à la valorisation des pré-publications dans les archives ouvertes, puisque les revues puisent leurs articles dans les manuscrits disponibles dans les archives ouvertes (à ce jour, arXiv, HAL et Zenodo). En garantissant la validité scientifique des articles par un processus de relecture par les pairs, en simple aveugle ou en identités ouvertes, Episciences contribue à inscrire l’édition scientifique dans une démarche plus transparente – les différentes versions des articles étant disponibles de façon pérenne dans les archives ouvertes – mais également plus immédiate, les manuscrits étant diffusés avant le processus parfois long de relecture par les pairs.

 

Note de la rédaction : Alice Fritsch a rejoint l’équipe du CCSD depuis le 11 septembre au sein de l’équipe support et assistance utilisateurs

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